QUELLE PLACE POUR L’HYDROGÈNE DANS UNE MOBILITÉ ÉLECTRIQUE ET PLUS DURABLE ? LA COMPLÉMENTARITÉ ENTRE LES VOITURES À BATTERIES ET CELLES À PILE À COMBUSTIBLE : UN LEVIER INDISPENSABLE POUR ACCÉLÉRER LA TRANSITION ÉNERGÉTIQUE.

Paris.  Le véhicule hydrogène apparaît aujourd’hui comme une alternative à haut potentiel pour répondre à la demande de plus en plus pressante d’une mobilité décarbonée. Zéro-émission à l’usage, avitaillement rapide et compatibilité avec les voyages longue distance, de nombreuses voix plaident pour la mobilité hydrogène pour accélérer l’électrification du parc automobile, d’autant que le coût de construction de deux réseaux infrastructures ne coûterait pas plus cher qu’un seul. Le 20 juin, la Cour des comptes de l’Union Européenne s’est d’ailleurs alarmée des risques qui pèsent sur la production des batteries électriques, malgré les efforts de l’Europe pour produire plus de batteries.

Si la technologie hydrogène est aujourd’hui testée et commence à se développer, elle doit encore convaincre dans sa mise en œuvre pratique pour être perçue comme une option accessible : Quelle autonomie ? Pour quels usages et à quel prix ? Dispose-t-on d’infrastructures suffisantes ? Quel financement ?  Quel soutien public pour accélérer son déploiement ? Quel approvisionnement ? Est-elle vraiment « verte » ? Autant de questions qui ont été abordées jeudi 22 juin lors de la table ronde organisée par BMW Group France et réunissant Damien ADAM, Vice-Président du Groupe d’étude Nouvelles énergies vertes et hydrogène et Député de la 1ère circonscription de la Seine-Maritime, Valérie BOUILLON-DELPORTE, PremièreVice-Présidente de France Hydrogène, Dr Jurgen GULDNER, Directeur du programme hydrogène chez BMW Group, Matthieu GUESNÉ, Président de Lhyfe, producteur d’hydrogène vert et renouvelable, Gérard HERNJA, Docteur en Sciences de l’Education, Environnement et Mobilités, et Vincent SALIMON, Président du directoire BMW Group France.

BMW Group, qui a toujours prôné la neutralité technologique pour répondre à tous les usages, a souhaité engager l’écosystème avec la conviction que la capacité à répondre à la demande des citoyens en répondant aux objectifs climat est le principal défi à relever. Trois grands principes guident son action : rester transparent dans les approches, adopter une démarche proactive en tenant compte des préoccupations et des attentes émergeantes, créer les conditions des collaborations et d’innovation intégrant plusieurs domaines d’expertise.

BMW Group France a permis aux participants de la table ronde de faire leurs premiers tours de roues à bord de la flotte pilote de BMW iX5 Hydrogen, dotée de motopropulseurs électriques à pile à combustible hydrogène, qui préfigure une production en grande série d’un modèle dès la deuxième moitié de la décennie.

Damien ADAM : « Aujourd’hui, on est dans ce temps de l’innovation vers la mobilité décarbonée. Et pour que les constructeurs puissent innover, le cadre public doit être technologiquement neutre. »

Valérie BOUILLON-DELPORTE : « Comme toutes nouvelles technologies, le développement de la mobilité hydrogène, avant d’être totalement vertueuse, doit passer par différentes étapes. L’usage par les professionnels est un premier impératif. Cela va permettre le déploiement des infrastructures nécessaires et enclenchera ensuite le mouvement vers un usage des particuliers, qui souhaitent avoir un impact minimal sans renoncer au plaisir de la conduite ou la nécessité de se mouvoir. Mais, pour cela, il faut desserrer les contraintes normatives qui reposent sur la technologie hydrogène. »

Dr Jurgen GULDNER : « Le programme Hydrogen de BMW est l’un des plus excitants que j’ai eu à mener en tant qu’ingénieur. L’enjeu dépasse le challenge qui consisterait à construire une nouvelle voiture. Ici, les enjeux de transition écologique sont placés au centre du projet. Et cela implique la mise en place d’un écosystème complet. »

Matthieu GUESNÉ : « Avec l’hydrogène, il ne faut pas se poser la question de la poule ou de l’œuf ! Il faut commencer par la production d’hydrogène décarboné car sans hydrogène vert, il n’y a pas de véhicule, sans véhicule, il n’y a pas de station. Et nous sommes déjà en capacité de le produire, nous en sommes la preuve avec Lhyfe.  Avec l’hydrogène vert on peut remplacer les usages d’énergies fossiles, comme le gaz et le pétrole, par une solution décarbonée, mais on répond aussi à la problématique fondamentale : le stockage et la distribution de l’électricité. Sans compter que celle-ci sera de plus en plus compétitive à mesure de son développement ».  

Gérard HERNJA : « On a beaucoup mis l’homme au centre des préoccupations de la mobilité. Aujourd’hui, c’est le climat qui doit être mis au centre de débat sur la mobilité de demain. L’environnement doit être pris comme un nouveau facteur de désirabilité du secteur automobile et l’hydrogène y a toute sa place dans cette transition : il répond aux enjeux de durabilité tout en restant fidèle aux besoins des usagers. »

Vincent SALIMON : « La neutralité technologique peut contribuer à créer un système de transport plus durable et favoriser la transition vers des modes de déplacement plus respectueux de l’environnement. Une infrastructure bien développée est essentielle pour faciliter la transition vers une mobilité durable et améliorer l’expérience de mobilité de chacun de nous. En tant que constructeur nous avons aussi un rôle à jouer pour impulser les changements et permettre que la mobilité soit respectueuse de l’environnement tout en continuant d’être un vecteur d’élévation sociale. »